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14 juillet 2011 4 14 /07 /juillet /2011 18:13

http://leplus.nouvelobs.com/contribution/172197;pourquoi-manuel-valls-a-des-chances-de-remporter-l-election-a-la-primaire-socialiste.html

 

Pourquoi Manuel Valls a des chances de remporter l'élection à la primaire socialiste

La surprise de la primaire des Verts en est la preuve : ce n'est pas le candidat donné gagnant par les sondages qui remporte forcément l'élection. Au Parti socialiste, on peut avoir l'impression que le duel pour la présidentielle se joue entre François Hollande et Martine Aubry. C'est oublier qu'il y a quatre autres candidats en lice.
Six en lice

 

13 juillet. Clôture officielle des candidatures à la primaire socialiste. Six postulants : Aubry, Hollande, Royal, Montebourg, Valls, Baylet. Alors qu’Eva Joly créait hier la surprise en remportant la primaire fermée d’Europe Écologie-Les Verts, Ségolène Royal et Manuel Valls, qui ne manquent pas de suite dans les idées, rappelaient malicieusement à la presse et à l’opinion le fameux adage : les favoris des sondages sont rarement ceux des électeurs. Effectivement, rien n’est joué et si l’histoire se répète en octobre, alors ces deux challengers ont bon espoir de l’emporter.

 

Au cimetière des éléphants

 

Simultanément, Hollande et Aubry défilaient avec leurs équipes de campagne. Cette dernière, la plus influente sur le papier, peut compter sur le soutien affiché de 82 personnalités, issues du Parlement ou de la société civile. De son côté, Hollande qui a grimé l’auto-persuasion en assurance virile (du style “Je suis le meilleur. Voilà pourquoi je me présente”) amuse et agace par sa volonté effrénée de conquérir une légitimité et une autorité lacunaires. Les strauss-kahniens, Moscovici en tête, l’ont rejoint massivement sous la bannière de “socialisme réformateur et moderne”. Une étiquette qui suit les consignes de Terra Nova : “les ouvriers ne votant plus pour nous, visons à présent les classes moyennes”. La cible toute indiquée est le bobo parisien, les enseignants, les étudiants, les cadres moyens, et une partie des femmes et des immigrés. Une orientation lucide, sur fond de résignation.

Les classes populaires, quant à elles, n’ont toujours pas digéré le virage social-libéral des années Jospin auxquelles a participé directement “la dame des 35 heures”, Martine Aubry, et indirectement François Hollande alors aux manettes du parti. Leur vote oscille depuis 10 ans, entre FN, UMP et abstention. Convaincront-ils en cet automne 2011, déjà annoncé comme “rouge vif” sur le terrain politique et économique par les banques, les assurances et autres économistes ? Convaincront-ils dans une période de bouleversements littéralement historiques, où le réflexe est traditionnellement de se replier sur des valeurs refuges ?

Trop peu de nuances idéologiques

Lequel, parmi les candidats potentiels, a déjà fait ses preuves face aux crises ? Hollande ? Non. N’ayant aucune expérience gouvernementale, il reste surtout célèbre pour son rôle majeur dans l’entretien de la machine à perdre socialiste en 2002. Réfractaire à une sortie rapide du nucléaire, il est à gauche l’ennemi juré des écologistes. Aubry ? La descendante biologique et spirituelle de Jacques Delors a d’emblée choisi la communication la plus inappropriée qui soit : “Le changement”. Elle inspire encore aujourd’hui trop de méfiance et souffrira de sa ligne conservatrice dans un contexte mondial qui exige souplesse et adaptation.

Les nuances idéologiques sont en outre tellement peu accusées entre Martine et François, qu’on peut escompter une dispersion et une péréquation des suffrages durant la primaire. Les classes aisées, les classes moyennes libérales, et les classes populaires ont déjà réservé leur vote pour Nicolas Sarkozy ou Marine Le Pen en 2012. Conséquemment, ils n’auront aucun intérêt à voter en octobre pour les deux plus anciens bretteurs socialistes. Au contraire, ils feront tout pour qu’ils ne figurent pas sur la liste des présidentiables. Les déçus de l’UMP cherchent eux la radicalisation sécuritaire et ne pourront pas la trouver parmi ce duo. Enfin, les allergiques aux promesses archaïques, à la démagogie, et aux querelles d’ego socialistes, par hypothèse, ne se déplaceront que pour un vote d’élimination. Si ces conjectures s’avèrent exactes, ni Aubry ni Hollande ne passeront le cap automnal.




Manuel Valls / 6 juillet 2011 / REVELLI-BEAUMONT/SIPA

Manuel Valls, le 6 juillet 2011. Crédit photo : Revelli-Beaumont / Sipa

 


Charognards et prédateurs


Royal, qui a fait ses preuves comme opposante viable à Sarkozy, sans toutefois concrétiser, bénéficiera d’un vote intermédiaire : ni d’adhésion, ni d’élimination. Baylet (PRG), quasi inconnu du grand public, s’est déjà exclu de la course en confessant sur une chaîne de télévision, et à une heure de grande écoute s’il vous plaît, qu’il se présentait “à défaut” d’autres volontaires. Restent donc Manuel Valls, le plus à droite au PS, et Arnaud Montebourg, le plus à gauche. Montebourg est potentiellement le plus marginal des candidats socialistes. Par ses attaques incessantes et téméraires contre la mondialisation et la corruption parmi les siens, il s’est attiré les foudres des cadres du PS. Les électeurs de gauche qui souhaiteront le pragmatisme ainsi que les idées et sang neufs, opteront plus volontiers pour Valls.

 

Valls à trois temps

 

Nombre de sympathisants de la droite classique ou extrême, désirant une réélection de Sarkozy ou un triomphe de Marine Le Pen en 2012, hésitent entre les deux jeunes loups. Qui serait le plus friable face à leurs propres leaders ? Ils sont à peu près persuadés que Montebourg et son cheval de bataille, la démondialisation, désuète selon eux, assureraient la victoire à la droite. Mais certains, consciemment ou non, perçoivent Manuel Valls le sécuritaire comme un optimum de second rang ; le plus viscéralement à droite des candidats de gauche.

Qu’il délaisse demain le rose pour le bleu ou non, le Sarkozy de gauche défend les intérêts d’une partie de la droite. Face à l’actuel président de la République, le benjamin peinerait certainement à se démarquer et à rivaliser en crédibilité et en expérience. Si toutefois il était élu, il représenterait un moindre mal pour l’UMP et lui laisserait envisager, après les législatives, une cohabitation synergique. Valls, héritant des aspirations socialistes au renouvellement et de la mobilisation assurément massive de l’électorat UMP, pourrait bien alors créer la surprise à l’issue des primaires ouvertes. A suivre.



 


 Securité valls 
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Published by Syndicat indépendant de la police municipale - dans Politique